La dysgraphie est un terme que l’on entend de plus en plus souvent. Mais que signifie-t-il en réalité, quels sont les moyens d’aider un enfant dysgraphique ? Découvrez la définition de la dysgraphie et les solutions possibles pour contourner les difficultés d’écriture.
Qu’est-ce que la dysgraphie ?
Comme le terme l’indique, il s’agit d’un trouble de l’écriture. Il s’agit d’un trouble de l’acquisition du langage écrit ou du langage scolaire. Il se manifeste par une difficulté à écrire, une fatigue après l’écriture de quelques mots, une écriture illisible et très peu soignée.
La dysgraphie touche environ 10% des enfants et les garçons y sont plus sujets que les filles. Elle peut se manifester chez les élèves qui commencent à apprendre à lire et à écrire, mais aussi plus tardivement. Dans ce dernier cas, elle peut être provoquée par d’autres troubles comme la maladie de Parkinson ou la maladie de Dupuytren. Il ne faut pas confondre avec un trouble de l’apprentissage ou un retard mental. En effet, elle n’est liée à aucun déficit intellectuel ou neurologique. Elle est définie précisément par les spécialistes, ce qui permet d’éviter de la confondre avec d’autres troubles. Julian Ajuriaguerra nous donne la définition suivante : » La qualité de l’écriture est déficiente alors qu’aucun déficit neurologique ou intellectuel n’explique cette déficience”.
Il existe autant de dysgraphies que d’individus mais on peut les regrouper selon différents critères. Voyons comment elles sont classées.
Les différents types de dysgraphiques
On peut les regrouper en 5 catégories :
1. Les raides
Ce type d’écriture va donner une impression de raideur et de tension quand on l’observe. On retrouve une crispation générale de l’ensemble du tracé. L’écriture est penchée à droite, présente des angles à la place des courbes. Ce qui fait que l’on a un aspect anguleux très caractéristique de ce groupe.
Il n’y a pas d’aisance dans le déroulement de l’écriture.
2. Les mous
Ce groupe présente un relâchement de l’écriture, de nombreuses irrégularités de dimensions et un aspect négligé. Il n’y a pas de contrôle de l’écriture. On retrouvera des écritures petites, rondes, étalées en largeur. L’inclinaison est variable. L’écriture ondule sur la ligne.
3. Les impulsifs
On retrouvera ici un tracé rapide voire précipité. l’ensemble du tracé est mal contrôlé au profit de la vitesse. L’écriture semble balancer de gauche à droite avec un manque de fermeté et d’organisation.
4. Les maladroits
On retrouvera beaucoup de retouches, des lettres mal exécutées, des irrégularités de dimensions et les liaisons entre les lettres sont mal maîtrisées. La page est mal organisée. Il en ressort un aspect de désordre, de confusion.
5. Les lents et les précis
Dans ce groupe, on trouve des écritures qui n’ont rien de dysgraphiques à priori car il y a beaucoup d’application et une bonne mise en page mais cela n’est maintenu qu’au prix d’un ralentissement important. Malgré le souci de la bonne forme, ce groupe présente une lenteur qui peut être très handicapante.
Les symptômes de la dysgraphie
Ce trouble peut être reconnu grâce à certains signes qui se manifestent chez l’enfant, ou même chez l’adulte. Les symptômes doivent alerter les parents ou les personnes concernées qui doivent alors prendre le problème au sérieux et prendre contact avec un spécialiste.
Le trouble est fréquemment détecté par l’enseignant à l’école, généralement au CP ou au CE1, autour de l’âge de 7 à 9 ans.
Chez l’enfant, l’adolescent ou l’adulte, on observera :
- des difficultés à reproduire les formes des lettres ;
- une pression trop forte ou trop faible des doigts sur l’instrument ;
- une écriture trop lente ou trop rapide ;
- des espaces trop grands ou trop petits entre les lettres ou les mots ;
- des débordements dans les marges du cahier ;
- des difficultés à écrire de façon bien horizontale ;
- des productions sales, illisibles et peu organisées ;
- une feuille chiffonnée ;
- une écriture laborieuse ;
- des douleurs ;
- des ratures ;
- de la fatigue ;
- un rejet de l’écriture ou de toute production graphique ;
- un sentiment de dévalorisation face à ses capacités graphiques.
Tous ces éléments sont des signes à prendre en compte pour identifier un éventuel dysfonctionnement de l’écriture.
Toutefois, pour poser un diagnostic de dysgraphie, il faudra consulter un professionnel qui est le seul à pouvoir réaliser un bilan.
Les causes de la dysgraphie
Elle peut être causée par divers facteurs. Elle peut être due à une dyspraxie qui fait que l’enfant tient mal son crayon et éprouve des difficultés pour écrire. Cela peut également venir de difficultés motrices comme une mauvaise perception du corps ou de l’espace, d’un trouble de la latéralité, de la motricité fine ou encore d’une mauvaise posture.
L’enfant peut aussi souffrir d’un trouble visuel ou de coordination oculomotrice (coordination des gestes avec la vue). D’autres troubles visuels peuvent empêcher l’enfant de bien visualiser les formes des lettres et rendre difficile leur reproduction.
Des troubles émotionnels et psychologiques peuvent aussi en être une cause. Le manque de confiance en soi, des problèmes familiaux ou des traumatismes sont des facteurs déclencheurs.
La dyslexie peut être associée à une dysgraphie et peut même en être à l’origine.
Chez les adultes et personnes âgées, cela peut être causé par des troubles neurologiques et certaines maladies comme la maladie de Parkinson et la maladie de Dupuytren.
Comment savoir si l’on doit entamer une rééducation de l’écriture?
Il existe un test de dysgraphie pour diagnostiquer si une personne est dysgraphique. Certains prennent en compte la vitesse, d’autres la qualité de l’écriture. Il existe également des échelles. Elles permettent de situer l’écriture en fonction de critères bien définis. Ce qui permettra de déterminer si une écriture correspond au niveau attendu selon le groupe auquel le scripteur appartient. Cela varie donc bien évidemment selon l’âge et le niveau d’étude.
Une fois le bilan posé, il y a lieu de proposer des exercices de rééducation ciblés et appropriés aux difficultés particulières de l’écriture. Chaque personne qui souffre de dysgraphie ou d’un trouble de l’écriture présente des difficultés particulières. Celles-ci peuvent être regroupées par catégories. En fonction de cela, il existe des exercices pour la dysgraphie. Cela permet de rééduquer une écriture déficiente.
Qui peut détecter une dysgraphie ?
Le graphothérapeute peut faire un bilan à l’aide de l’échelle établie par Julian Ajuriaguerra. On y trouvera des items de forme et des items de motricité. Elle permet d’évaluer l’écriture en la comparant à l’écriture des enfants du même âge. Ce qui permet d’identifier les problèmes et de proposer des exercices adaptés à chaque cas.
Difficultés d’écriture chez l’adulte
On peut être dysgraphique à tout âge et même le devenir au fil du temps.
Il n’y a donc pas d’âge pour souffrir de ce trouble. On observe cela chez les adolescents tout comme les adultes. Chez les enfants, même si l’on trouve beaucoup d’enfants en difficulté avec l’écriture, tous ne sont pas dysgraphiques.
Surtout chez les jeunes enfants, il ne faut pas oublier que l’écriture est un apprentissage long et assez difficile pour certains. Il faudra donc veiller à stimuler et à entraîner suffisamment l’écriture avant de parler de dysgraphie.
Traitement de la dysgraphie
La solution pour la dysgraphie est une prise en charge. La thérapie consiste en une graphothérapie ou rééducation de l’écriture. Elle a comme objectif d’identifier les causes et de les corriger.
La thérapie vise aussi à améliorer la méthode d’écriture de l’enfant et à rééduquer ses gestes. La posture de l’enfant est elle aussi étudiée. Le thérapeute analyse sa façon de s’asseoir, de tenir le crayon, les gestes de ses mains, de son poignet et de ses doigts. Cette analyse permet au spécialiste de savoir où est bloqué le geste de l’écriture et comment y remédier.
Ce travail peut être effectué en collaboration avec un ergothérapeute ou un orthophoniste. Ce qui permet de détecter d’autres troubles liés comme la dyslexie ou la dyspraxie.
De nouvelles techniques et méthodes sont mises en œuvre pour traiter la dysgraphie et permettre à ceux qui en sont atteints de ne pas être handicapés par leur trouble de l’écriture. Parmi ces méthodes, l’apprentissage de l’utilisation à l’école et à la maison, d’un ordinateur ou d’un logiciel d’écriture à reconnaissance vocale.
La prise en charge de la dysgraphie doit se faire le plus tôt possible. Il est donc préférable de consulter un spécialiste dès les premiers signes alertant sur l’apparition de ce trouble.
Vous pourrez également travailler à la maison avec l’enfant grâce à des exercices de rééducation du mouvement. Très efficaces, ceux-ci ne passent pas par l’écriture mais reprogramment le cerveau afin de faciliter et de fluidifier le geste. Ce sont des mouvements issus, notamment, du Brain Gym. Leur efficacité n’est plus à prouver. Il existe une formation en ligne facile à mettre en application au quotidien et qui n’est pas source de stress et de travail supplémentaire pour l’enfant. Au contraire, cela va l’aider dans tous les domaines d’apprentissages.
Vous pouvez également télécharger gratuitement une vidéo où je vous propose des mouvements qui permettent de se détendre et préparent le cerveau avant un apprentissage.
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