« Je n’aime pas écrire ! » Combien de fois votre enfant vous a-t-il dit cette phrase, en sortant de l’école ou à la maison ? Ceci n’est pas à prendre à la légère. Malgré les écrans de plus en plus présents, savoir écrire lisiblement est toujours nécessaire. N’oublions pas que pour apprendre, il faut se sentir en confiance et éprouver un certain plaisir. L’écriture peut être un problème à n’importe quel âge, mais nous parlons ici plus spécifiquement des enfants scolarisés en élémentaire. Heureusement, ce n’est pas une fatalité. Comment faire pour que votre enfant redécouvre l’envie de tenir un crayon ? Dans cet article, nous vous proposons 4 conseils en écriture pour vous y aider.
Le plus important des conseils en écriture : dédramatiser
L’écriture est devenue la bête noire de votre enfant, et par là même la vôtre. Un enfant en situation d’échec se sent dévalorisé et peut perdre confiance en lui. Prévoyez de discuter ensemble et encouragez-le. Rappelez-lui les domaines où il réussit, quel qu’il soit,
scolairement ou non. Il court très vite ? Il lit une histoire à sa petite sœur ? Mettez-le en avant. Félicitez-le. Dites-vous cependant que cela prend un peu de temps. Un enfant qui a du mal à écrire se fatigue plus rapidement. Il est donc nécessaire d’être attentif à son rythme et de prévoir des pauses régulières.
La relaxation est aussi un excellent moyen de se détendre et de se rassurer. La conscience de sa respiration reste très importante. Plusieurs exercices assez simples existent, avec de petits livres ou même certaines applications.
Avez-vous pensé à faire tester la vision de votre enfant ? Certaines difficultés de concentration et d’application s’expliquent par un déficit visuel. Un bilan chez l’ophtalmologiste peut se révéler intéressant.
Votre enfant étant un peu plus serein, vous allez l’aider à progresser, avec le conseil en écriture suivant.
La motivation en passant par le jeu
Avant d’écrire sur des supports scolaires comme le papier, proposez à votre enfant de faire des traces. En effet, en manipulant et en touchant différents outils et soutiens, il va redécouvrir le plaisir de l’écriture. Le fait de passer du temps avec lui le stimule et l’encourage.
La peinture dans tous ses états
Avant d’acquérir une motricité fine et efficace, votre enfant doit pouvoir effectuer des empreintes amples. N’hésitez pas à récupérer de vieilles affiches pour utiliser le verso. Avec de la peinture, il laissera libre cours à son imagination. Pas de consignes pour commencer ! Il se sert de ses doigts, de ses mains. Puis vous lui présentez du petit matériel : coton-tige, bouchon en liège, fourchette en plastique, éponge… etc. Il va explorer différentes actions : tapoter, poser, griffer, frotter.
La farine ou la semoule pour écrire
Avant de commencer votre gâteau, vous versez de la farine sur votre table. Laissez votre enfant explorer ce nouveau support. Guidez-le ensuite en traçant des boucles, des lettres, votre prénom. Jouez à la devinette : il dessine un objet et vous écrivez le mot correspondant. Puis vous échangez.
Dans un grand plateau avec des rebords, vous videz de la semoule. Vous continuez à faire des traces.
La pâte à modeler, la pâte à sel ou encore les flocons de maïs
Il n’y a pas d’âge pour s’amuser et imaginer !
Malaxer, rouler, pincer… ce sont autant d’actions qui vont améliorer sa motricité fine. Vous commencez par une découverte du matériel, puis vous formez l’initiale de votre prénom. Les flocons de maïs permettent d’élaborer des constructions, qui développent l’agilité des doigts. Certains modèles demandent une vraie dextérité et font le bonheur des plus grands.
Des cartes pour toutes les occasions
Donner du sens aux premiers écrits est une belle accroche pour se lancer dans le graphisme. Les anniversaires et autres fêtes sont de bons prétextes pour sortir sa plus belle écriture. Proposez-lui d’aller dans une papèterie et de choisir de beaux papiers colorés. Il va falloir écrire quelques mots sur ces cartes. Il existe des crayons/feutres qui sont très appréciés des enfants : avec des couleurs fluorescentes, multicolores, avec des paillettes… etc.
Avec les plus grands, vous pouvez tester la calligraphie, en dessinant leur prénom, comme les moines d’autrefois. Travailler sur son prénom ou sur ceux des membres de la famille leur fait toujours plaisir.
Le tableau blanc
Ce dernier support a toujours la côte chez les enfants, que ce soit pour jouer à la maîtresse ou pas ! Vous pouvez alterner les rôles. L’un dicte un mot et l’autre l’écrit. L’ardoise est aussi appréciée, et de nouveaux crayons sont apparus il y a peu.
C’est aussi l’occasion de sortir des craies, pour tracer et dessiner sur des chemins goudronnés de votre quartier.
▶️ Pour connaître des exercices plus adaptés en fonction de l’âge de votre enfant, cet article est fait pour vous : https://ecriture-dysgraphie.com/comment-bien-ecrire/
Sentir les tracés avec son corps
Si votre enfant n’est pas à l’aise dans son corps, cela se retrouve souvent dans ses gestes plus délicats et plus précis, comme l’écriture. En exerçant sa dextérité générale, il développera sa motricité fine. Il doit prendre conscience du mouvement avec son corps, avant de le transposer avec sa main.
Profitez donc des beaux jours pour initier des jeux de déplacements. Par exemple, circuler sur des lignes verticales, puis horizontales. Celles-ci sont marquées à la craie par vous-même. Des cordes installées sur le terrain délimitent un labyrinthe ou un chemin de courbes. Des bouteilles en plastique suggèrent un parcours avec différentes actions.
L’initiale de son prénom est tracée sur le sol, et il doit marcher dessus. Laissez parler votre imagination et celle de votre enfant.
Quelques rappels sur la posture corporelle et la tenue du crayon
La position
Lorsque nous écrivons, c’est tout notre corps qui est mobilisé. Être confortablement installé est primordial. Le siège est à la bonne hauteur, les bras sur la table. Le bras qui ne travaille pas a un rôle de maintien et d’équilibre. L’ensemble du corps est détendu. Le support sur lequel on écrit est légèrement de travers.
La tenue de l’outil scripteur
Une bonne préhension du crayon est indispensable pour acquérir un geste fluide et souple. La continuité du mouvement octroie une certaine rapidité. La formation des lettres s’associe à cette tenue du crayon. Il existe des « guides-doigts » triangulaires qui permettent de bien positionner ceux-ci. Le stylo est bien calé, et les doigts ne se touchent pas. Ils sont adaptés pour les droitiers et les gauchers. De plus, ils réduisent la fatigue musculaire.
▶️ Pour en savoir plus sur la tenue de l’outil scripteur, lisez cet article.
Rappelez-vous que tout ceci prend du temps et qu’il faut respecter le rythme de chacun. Le corps enseignant et les parents ont un rôle d’accompagnement et d’encouragement qui participe à toutes les progressions. Faites en sorte que chaque apprentissage contienne une part de plaisir et de détente.
Vous pouvez malgré tout vous demander si votre enfant a un trouble de l’écriture. ▶️Cet article vous aidera à y voir plus clair.
En cas de difficultés persistantes, un bilan chez une orthophoniste peut vous rassurer. Celui-ci peut vous orienter, si besoin, vers une orthoptiste qui rééduque le mouvement des yeux.
