Choisir le bon matériel pour bien écrire

Comment sélectionner les bons outils pour votre enfant ?

Entre les conseils des professeurs, les stylos à la mode, les envies de votre enfant et vos propres habitudes, les choix sont difficiles à faire. Est-ce que certains crayons sont déconseillés ? Comment équiper enfants et élèves du bon matériel pour écrire ? Voici quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté et surtout éviter les erreurs.

Le crayon de papier : l’outil indispensable pour apprendre à bien écrire

Quand votre enfant est prêt à écrire et qu’il a appris à bien tenir son scripteur, le crayon de papier est l’outil idéal. 

Une mine HB ou 2B ?

La mine en HB peut convenir, mais on peut lui préférer la 2B, un peu plus grasse, plus souple aussi, tout en gardant un trait précis pour écrire.

On choisira les crayons les plus basiques possibles avec une mine naturelle en graphite. Les mines de certains crayons de papier sont vendues pour être très résistantes, mais elles sont très dures et obligent l’enfant à appuyer trop fort pour laisser une trace sur le papier. Ce genre de crayon est donc à éviter.

Une forme orthogonale ou triangulaire ?

Les formes orthogonales permettent une adaptation optimale. Les doigts ont ainsi toute leur mobilité pour écrire. Les crayons à forme triangulaire vont convenir à certains et moins à d’autres. L’idéal est de laisser l’enfant tester ce qui lui convient.

Un gros crayon ou un crayon fin ?

On trouve dans le commerce des feutres très gros pour les tout petits. Ils sont à éviter ! Impossible pour une petite main de tenir un énorme crayon de la bonne manière. L’expérience pourrait même être contre-productive en maintenant la tenue palmaire (tenue à pleine main du très jeune enfant).

On veillera donc à proposer des crayons et des feutres de diamètre standard.

Long ou petit crayon ?

Une prise de crayon efficiente est celle qui permet la mobilité des doigts (pince avec la pulpe du pouce et la première articulation du majeur, l’index ferme la pince et guide). Le corps du crayon est orienté sensiblement dans le même axe que le bras qui écrit. Enfin, l’outil scripteur repose dans la commissure entre le pouce et l’index. Un crayon de papier arrive donc en fin de vie quand il est trop petit pour reposer à cet endroit. 

Critérium : bonne ou mauvaise idée ?

Quand l’enfant appuie trop fort sur son crayon, on entend parfois le conseil de lui donner un critérium. Ainsi, s’il appuie, ça casse ! Est-ce vraiment une bonne idée pour la confiance en soi et le plaisir d’écrire ? Clairement, non ! Si l’enfant appuie trop fort sur son crayon, c’est qu’il est en train d’apprendre et que sa tenue de crayon n’est pas encore optimale. Mieux vaut trouver une solution pour l’aider à bien tenir son crayon plutôt que de lui apporter une contrainte et un stress supplémentaire. 

Le stylo : à chacun son favori pour écrire à la main

Une fois que l’enfant est bien à l’aise avec le crayon de papier, que ses doigts sont mobiles et qu’il commence à écrire, il va falloir choisir un stylo. Chaque petite main a une ergonomie un peu différente et un stylo qui va convenir à l’un ne sera pas idéal pour un autre. On dit bien trouver chaussure à son pied ! Il s’agit aussi de trouver un stylo à sa main !

Stylo à bille, Roller effaçable ou feutre ?

Les stylos à bille ont besoin d’être tenus assez droits pour permettre justement à la bille de tourner. Mais cela oblige à modifier sa tenue de crayon, sinon le stylo « gratte » la feuille et ce n’est pas agréable. Là encore, des essais sont à faire pour tester les stylos. Pourquoi ne pas se rendre dans une papeterie qui permet justement de faire des essais et de découvrir l’étendue des possibles ?

En ce qui concerne les stylos Rollers effaçables, ils sont souvent sollicités par les enfants car ils glissent bien sur le papier. Ils sont effaçables, cela peut être un atout, mais aussi un danger, notamment pour les enfants anxieux. Ils auront tendance à retourner le crayon trop régulièrement, ce qui gênera la fluidité du geste.
Les Rollers non effaçables sont des outils intéressants qui ont un confort d’écriture agréable. À tester !

Les feutres quant à eux ne sont pas vraiment adaptés aux plus jeunes. Comme les petits élèves sont souvent face à des hésitations orthographiques, ils ont tendance à laisser la mine posée, en attente, ce qui peut tâcher la feuille. 

Il faudra donc privilégier les stylos ou les Rollers qui ont une bonne glisse avec une pointe moyenne ou fine. 

Un stylo-plume à partir de quel âge ?

Le stylo-plume ne sera confié à l’enfant qu’à partir du cycle 3, en CM1 ou CM2. Aujourd’hui, il n’est que rarement imposé à l’école. Les outils scripteurs ont beaucoup évolué. Les générations précédentes aimaient écrire avec un stylo-plume, car il était plus agréable que le stylo à bille. Aujourd’hui, ces atouts se retrouvent avec bien d’autres stylos. 

Le stylo-plume ne peut convenir que si la tenue de crayon est bonne, sans cela il freinera l’écriture et risquera de couler. 

Aujourd’hui le stylo-plume est beaucoup moins sollicité par les enfants, ses ventes ont d’ailleurs chuté de 50 % ces 5 dernières années. On pourra, par contre, le proposer à l’enfant pour certains écrits, pour une carte ou un carnet secret. Le stylo-plume garde ses lettres de noblesse malgré tout. Il reste un joli cadeau pour marquer une étape importante, un passage au collège par exemple.

Un stylo 4 couleurs ou pas ?

Le stylo 4 couleurs revient à la mode, les enfants l’adorent ! Et pourtant… Son diamètre est trop grand et le corps du stylo est complètement lisse. Il vaudrait mieux éviter de l’utiliser pour écrire longtemps. Si votre enfant y tient beaucoup, on l’invitera à s’en servir de manière ponctuelle, pour écrire un titre, souligner ou se corriger.

Stylo ergonomique et guide-doigts : bonne ou mauvaise idée ?

Pour que les doigts soient bien mobiles, l’idéal est d’avoir une tenue tripode avec le crayon dans l’axe du bras et la feuille penchée dans le même axe.

On trouve dans le commerce nombre de guide-doigts ou de crayons préformés. Les fabricants expliquent que ces outils vont aider l’enfant à bien tenir son crayon. Que faut-il en penser ? Pour répondre à cette question, il suffit d’observer les écritures et les tenues de crayon des gens qui nous entourent. Sont-elles exactement identiques pour chacun ? Évidemment, non ! Un guide-doigts valable pour tous, pas si simple… Le guide-doigts peut être, dans certains cas, une aide, mais il faut être vigilant à ce qu’il ne soit pas une contrainte. Un petit manchon tout simple en mousse est souvent bien suffisant pour éviter que les doigts ne glissent le long du crayon. 

Si votre enfant a besoin de changer sa tenue de crayon, il va falloir l’entraîner par des petits exercices quotidiens. Le contraindre n’est pas une solution. Une rééducation au geste de l’écriture peut être envisagée si le problème persiste. 

Les supports d’écriture adaptés aux petits élèves

Grand cahier ou petit cahier ?

Petit enfant : petit cahier ! 

Si l’on veut que l’enfant puisse pencher son support d’écriture pour avoir les doigts bien mobiles, il faut qu’il puisse le faire sur son petit bureau en ayant un petit cahier. De plus, le haut d’un grand cahier est difficilement accessible à l’enfant quand il est assis normalement. Si les grands cahiers sont souvent préconisés à l’école, c’est uniquement parce qu’on peut y coller des feuilles A4 facilement. Ce n’est sûrement pas pour le confort d’écriture des enfants. Donc pas d’hésitation sur ce point, le petit cahier format A5 est l’idéal pour les enfants.

Quel lignage : taille et couleur ?

L’enfant peut apprendre à écrire sur des feuilles blanches. On lui proposera des lignes lorsqu’il sera bien à l’aise avec le processus de formation des lettres. Dans un deuxième temps, la contrainte de la ligne et des interlignes pourra être abordée sereinement.

On peut trouver des cahiers de lignage 4 ou même 5 mm pour les plus larges. Cela est beaucoup trop gros, voire disproportionné. En effet, si on garde en tête que la taille des lettres est dictée par la mobilité des doigts, on imagine bien que les petits doigts d’un enfant de Grande Section ou CP ne peuvent pas tracer des lettres aussi hautes. Si l’on propose un lignage trop gros à l’enfant, il doit mobiliser tout son bras pour tracer les lettres tout en verrouillant complètement ses doigts sur le crayon pour maintenir un tracé aussi précis que possible. Cela engendre donc des difficultés et crée de mauvaises habitudes. On pourra donc commencer par un lignage Seyès de 3,5 mm ou 3 mm. Assez vite, pendant son année de CP, l’élève pourra écrire sur la taille standard de 2,5 mm.

Pour les enfants de grande section ou pour le début de CP, il est courant de proposer un cahier à double ligne. Le problème avec ce lignage, c’est que l’enfant doit tirer les lettres pour atteindre la ligne supérieure et inférieure (pour le l ou le p par exemple). Les lettres qui dépassent le premier interligne sont donc déformées. L’enfant aura aussi des difficultés pour repérer la hauteur des lettres t et d.

Il est donc conseillé de s’entraîner d’abord à tracer des lettres sur feuille blanche, sans lignage. En parallèle, on propose des petits exercices pour aider l’enfant à repérer les lignes du Seyès : la ligne de base et les autres interlignes. On peut y faire des frises et des petits coloriages. 

Seulement quand tout sera bien mis en place, l’enfant sera capable d’écrire directement sur un Seyès 3 mm. Il existe aussi des lignages grisés pour permettre un meilleur repérage au début. 

Attention également à la couleur des lignes. Aujourd’hui, certaines marques de cahier proposent des lignages très visibles avec une ligne de base bien marquée, plus foncée ou violette. À l’inverse, sur certains cahiers, les différentes lignes sont difficilement perceptibles et l’enfant a parfois du mal à s’y repérer. Cela est particulièrement vrai pour les feuilles de classeur. Il ne faut donc pas hésiter à ouvrir les cahiers au moment de l’achat.  

Si vous sentez que votre enfant a du mal à suivre la ligne malgré une tenue de crayon adaptée, une petite visite chez l’ophtalmologiste ou chez l’orthoptiste serait peut-être une bonne idée pour vérifier sa vue.

Le mobilier à la bonne taille

Les enfants aiment écrire et dessiner par terre, sur un coin de table, ou même sur les murs parfois. Et si l’acte d’écrire est uniquement soumis à l’obligation de se tenir droit sur sa chaise, le risque est d’associer cela uniquement à des contraintes. Il est donc primordial d’associer l’écriture, comme la lecture d’ailleurs, à du plaisir et à un acte de communication. À lire aussi : 4 pistes pour accompagner son enfant vers une écriture plus sereine.

La chaise : s’asseoir correctement pour bien écrire

Malgré tout, on peut donner de bonnes habitudes à l’enfant en vérifiant qu’il se positionne correctement. Tout d’abord, ses deux pieds doivent reposer sur le sol. Si la chaise est trop haute pour cela, on invitera l’enfant à s’avancer un peu, pour mettre ses fesses plus au bout de la chaise et les pieds par terre ou à placer un repose-pied sous ses pieds.

Souvent, les petits ont, à la maison ou à l’école, une chaise à leur taille. Mais si la chaise et la table sont trop hautes, il faudra surélever un peu l’enfant et trouver un support pour ses pieds.

Le bureau à la bonne hauteur

Comment savoir si le bureau est à la bonne hauteur ? Voici un petit test simple pour le vérifier. L’enfant s’assoit correctement, place ses mains vers les épaules et laisse les coudes vers le bas. S’il est bien assis, ses coudes devront se trouver à peu en dessous du plateau du bureau ou de la table. 

Si la table est trop basse, alors son avant-bras ne peut pas reposer sur la table et la position d’écriture est instable. 

Si la table est trop haute, l’enfant est obligé d’écarter les coudes. Il lui est alors impossible d’ouvrir le bras pour avancer sur la ligne d’écriture.

Quels sont donc les bons outils pour votre enfant ? Voici ce qu’il faut retenir :

  • un crayon de papier HB ou 2B
  • un stylo qui glisse bien avec une pointe fine ou moyenne
  • un petit cahier lignage Seyès 3 mm puis 2,5 mm
  • un lignage bien visible
  • une chaise adaptée
  • un bureau ni trop haut ni trop bas

Stéphanie Bohé

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