Votre enfant réalise ses premiers dessins, cherche à tracer ses premières lettres et vous vous interrogez sur sa tenue de crayon ? Ce questionnement est tout à fait pertinent. La maîtrise de l’écriture est, en effet, essentielle pour la poursuite d’une scolarité harmonieuse. Pour réussir à copier ses leçons, compléter ses exercices ou rédiger ses devoirs, le jeune élève devra se sentir à l’aise à l’écrit. Plus tard, les différents examens et concours qui jalonnent un parcours de vie nécessiteront qu’il soit capable d’écrire vite, d’écrire bien et d’écrire longtemps. Et pour cela, il devra avoir pu adopter une tenue de stylo efficace. Alors pour que votre petit apprenne à bien tenir son crayon dès la maternelle, voici un topo de ce qu’il vous faut savoir pour l’accompagner.
Connaître les caractéristiques d’une bonne prise de crayon
La bonne prise de crayon est celle qui permettra à votre enfant d’adopter une écriture fluide, confortable, rapide et lisible.
La tenue idéale de crayon
Pour bien tenir un crayon, plusieurs critères entrent en jeu. Tout d’abord, ce dernier doit être maintenu entre la pulpe du pouce et le côté du majeur, là où se forme la fameuse bosse de l’écrivain. L’index, qui reste souple, est simplement déposé sur le corps de l’outil. Il ne doit nullement servir à porter l’objet, simplement à le guider et à l’équilibrer. Le crayon, quant à lui, ne reste pas dressé en l’air, il doit reposer sur la commissure entre le pouce et l’index. Cette position appelée tenue tridigitale dynamique permet une bonne mobilité des doigts et une décontraction musculaire adéquate.
Les étapes de l’apprentissage
Cette tenue du crayon n’est cependant pas spontanée. Elle est difficile à acquérir et intervient au terme d’un long apprentissage.
Vous pourrez ainsi observer votre enfant traverser différentes étapes.
Dans un premier temps, vous le verrez prendre ses crayons à pleine main. Il s’agit de la phase de tenue palmaire.
Un peu plus tard, au stade de la prise digitale en pronation, il cherchera à attraper son crayon avec les doigts mais maintiendra la paume de sa main orientée vers le bas.
La tenue du crayon prendra ensuite une apparence plus classique : flanc de la main reposant sur la table, doigts posés sur l’objet scripteur. Mais ces derniers, encore raides, ne permettront pas une maîtrise optimale. Il s’agit de l’étape tri ou quadridigitale statique.
C’est d’ailleurs avec l’acquisition d’une mobilité digitale qu’on atteindra le stade ultime de la prise dynamique.
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Proposer des activités de motricité fine pour bien tenir son crayon
Une tenue correcte du crayon implique des doigts souples et agiles. Plusieurs jeux et exercices vous permettront d’aider votre enfant à dépasser avec succès les différentes étapes présentées précédemment.
Des activités pour permettre l’intégration du réflexe d’agrippement
Vous rappelez-vous de votre petit, qui lorsqu’il était nourrisson, saisissait vigoureusement votre collier ou une mèche de vos cheveux pendant que vous lui donniez son biberon ? Il s’agit là d’un comportement tout à fait normal, appelé réflexe d’agrippement. En général, cette réaction primitive s’intègre à la fin de la première année. Cela signifie que les mouvements cessent d’être involontaires et que le bébé contrôle de mieux en mieux sa motricité.
Cependant, il arrive que ce phénomène d’intégration ne se produise pas correctement. L’enfant n’est alors pas libéré de ses réflexes archaïques et continue de les reproduire dans sa vie quotidienne. À l’école, il va se crisper sur son crayon, ce qui rendra son écriture laborieuse, inconfortable et peu fluide.
Pour l’aider à dépasser ce réflexe d’agrippement, il faut l’encourager à desserrer ses mains et à ouvrir et désensibiliser ses paumes. De nombreuses activités s’y prêtent parfaitement : modelage, jardinage, cuisine, gymnastique, jeux de ballons, … Les déplacements à quatre pattes sont particulièrement intéressants car ils nécessitent de poser entièrement la main sur le sol.
Des activités pour travailler la dissociation des doigts et la flexion du pouce
Une tenue efficace du stylo implique également des doigts mobiles. Ce sont eux qui guident le crayon pour tracer les lettres. Il faut impérativement veiller à ce que l’enfant ne compense pas une tenue digitale statique par des mouvements du poignet. Les doigts doivent bouger. Et pour cela, il va falloir pouvoir les dissocier.
Une première piste va être d’apprendre à les nommer et à les mouvoir individuellement. De nombreuses comptines et jeux de doigts sont disponibles en ligne pour favoriser le déliement.
Des exercices spécifiques de pianotage, grattage, mise en opposition du pouce et des autres doigts contribuent également à développer cette agilité. Souvent regroupés sous la désignation de “gym des doigts”, ces petits jeux préparent efficacement à l’écriture.
Divers matériels permettent également de stimuler ludiquement la flexion et la dissociation des doigts : boules chinoises à faire tourner dans la paume de sa main, marionnettes digitales (monstres, finger eyes), etc.
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Des activités de mobilité et de motricité avec un crayon
Des activités motrices peuvent enfin être réalisées directement avec un crayon. L’objectif est alors de s’entraîner à diriger son objet scripteur uniquement grâce aux doigts. En se contentant simplement de plier et déplier ces derniers, on essaie de faire avancer et reculer son stylo. On peut ainsi s’imaginer sur le point de lancer une fléchette, ou mettre en place un jeu de mini-billard. Le crayon fait alors office de queue avec laquelle on s’efforce de frapper et de faire rouler des billes.
Des activités de gribouillage permettent également de travailler cette mobilité. Pour cela, la surface de papier à remplir doit être limitée et le poignet posé fixement sur la table. Ce sont aux doigts de réaliser tout le travail!
Choisir des outils scripteurs favorisant une bonne tenue de crayon
Si les expériences motrices que vit votre enfant sont déterminantes dans son apprentissage de l’écriture, un choix judicieux de matériel aura un impact également important.
Des outils adaptés à l’âge de l’enfant
Les outils destinés aux jeunes enfants et distribués dans le commerce sont malheureusement, pour la plupart d’entre eux, peu adaptés aux besoins réels des petits. Les feutres et crayons estampillés “premier âge” ou “maternelle” sont le plus souvent trop épais et impossibles à saisir correctement pour une petite main. Ils encouragent la prise palmaire au lieu de la dissuader.
Pour lutter contre cet écueil, il est recommandé de privilégier de toujours bien vérifier la position des doigts sur l’outil. Les craies grasses conviendront également bien aux plus jeunes. En veillant à ce qu’elles n’excèdent pas quelques centimètres, l’enfant sera obligé de les tenir avec ses doigts et non avec la paume de la main. Les crayons Rocks, qui ont la forme de cailloux, induiront également une prise tridigitale et seront des outils intéressants à exploiter.
Des outils ergonomiques favorisant une bonne préhension du crayon
Pour les enfants plus âgés, le choix du crayon à papier peut également faire la différence. Si un modèle HB classique, de qualité, peut suffire, quelques marques proposent des outils ergonomiques dédiés à l’apprentissage de l’écriture. Avec un corps triangulaire ou hexagonal, certains outils scripteurs favorisent ainsi un bon positionnement des doigts.
La présence de picots antidérapants peut également être un plus.
Pour le stylo, on évitera de la même façon les objets trop épais qui empêchent la mobilité du pouce.
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Une tenue inappropriée du crayon est la source d’un grand nombre de difficultés en écriture. Il est par conséquent important de veiller à ce que l’apprenti écrivain assimile les bons gestes et la posture adéquate, dès la maternelle. Si malgré tout, de mauvaises habitudes ont été prises, des exercices simples mais quotidiens peuvent aider rapidement. Offrir le plaisir d’écrire à son enfant : un cadeau pour la vie!
