En tant qu’enseignant et en tant que parent, on se demande souvent comment aider un élève en difficulté d’écriture. Il existe de nombreuses solutions pour résoudre les problèmes de graphisme. J’en aborde quelques unes qui sont faciles à mettre en place pour permettre de résoudre le problème.
Ne pas forcer l’apprentissage de l’écriture
En classe, j’ai souvent été face à des élèves qui éprouvaient des difficultés en écriture. J’essayais toujours d’accompagner positivement ceux-ci car je pense que cela permet de dédramatiser la situation. Je ne leur demandais pas autant qu’aux autres. Lorsque le temps imparti était écoulé, je demandais à un autre élève de terminer pour eux ou dans les petites classes, je le faisais moi-même. Dans certains cas extrêmes où l’écriture est vraiment illisible, je leur fournissais une photocopie ou une feuille que j’avais moi-même copiée afin qu’ils aient un support propre et lisible.
Pour mon fils, face à un refus d’écrire de plus en plus fort (il ne voulait plus écrire les chiffres dans ses exercices de calcul car il les trouvait mal formés), j’ai décidé de changer de méthode et de le laisser écrire un peu au début de l’exercice pour ensuite écrire moi-même les nombres qu’il me dictait. Rien que le fait d’aborder l’idée même de l’écriture, le mettait dans un état de stress intense. J’ai donc, dans un premier temps arrêté de lui demander d’écrire pour laisser redescendre la pression.
Découvrez l’article où je parle du fait de laisser des périodes de latence, où l’on arrête l’apprentissage ce qui permet à celui-ci de bien se mettre en place.
Une fois, cette période de repos passée, j’ai discuté avec lui pour trouver une solution qui lui permette d’aborder l’écriture sereinement. Nous sommes donc arrivés à un consensus qui consistait à écrire en imprimé. C’était, en réalité, l’écriture cursive qui lui posait problème. Nous sommes donc revenus à l’écriture scripte pour lui permettre de reprendre confiance.
De manière générale, pour l’apprentissage de l’écriture, je conseille de directement aborder l’écriture cursive sans passer par l’écriture dite bâtonnée ou imprimée. J’en parle dans cette vidéo :
Ainsi, les enfants ne doivent pas réapprendre un nouveau type d’écriture en entrant en primaire. On observe souvent l’écriture bâtonnée en maternelle. Ensuite, lors de l’entrée en primaire, l’enfant doit tout recommencer pour aborder l’apprentissage de l’écriture cursive.
C’est ce qui c’est passé pour mon fils. Cela lui avait déjà demandé de gros efforts. Quand, enfin, il était parvenu à la maîtriser, on lui imposait de tout recommencer avec une nouvelle écriture. On comprend facilement à quel point cela peut être décourageant. Nous avons donc opté pour l’écriture scripte (différente de l’écriture batonnée). Ce qui lui a permis de retrouver le plaisir d’écrire. Il a d’ailleurs demandé à rédiger ses cartes d’invitation à son anniversaire. Ce qui est un progrès énorme comparé à son refus total d’écrire quelques semaines auparavant.
Comment corriger l’écriture pour aider un élève en difficulté ?
Il est contre productif selon moi de donner des lignes d’écriture ou de graphisme pour apprendre à écrire. Celles-ci en plus d’être inutiles, ne font que renforcer la fatigue. C’est un facteur souvent peu pris en compte mais bien réel. Les élèves fournissent de gros efforts car ils sont bien conscients de leur difficulté. Ils mettent donc d’autant plus d’énergie dans cette tâche mais le résultat n’est pas à la hauteur de l’effort fourni. Ils sont donc déçus. Si on ajoute à cela, une remarque négative de l’enseignant ou de l’adulte, on obtient un découragement voire un dégoût face à l’écriture.
L’idéal, est de mettre l’enfant en situation d’écriture porteuse de sens. Ne pas faire écrire pour écrire. Bien veiller à limiter la quantité pour éviter la fatigue. Je conseille également de féliciter l’enfant pour l’effort qu’il vient de fournir et de lui donner de petits conseils en lui montrant comment former telle ou telle lettre. On peut encore lui montrer comment améliorer une liaison et l’inviter à placer les signes tels que les points, les accents et les barres de « t » à la fin du mot pour éviter les coupures inutiles. Ce sont souvent ces arrêts inutiles qui perturbent la vitesse d’écriture.
Comment améliorer l’écriture ?
Vient maintenant la question de savoir comment améliorer l’écriture. Le premier élément est le temps. Il est indispensable de faire preuve de patience face à cet apprentissage long et difficile. Je constate de plus en plus que l’on attend des enfants qu’ils y arrivent vite et facilement. Or, que ce soit pour l’apprentissage de la marche ou du langage, on accepte naturellement les essais et les échecs. En plus du facteur temps, l’entraînement est primordial. Mais cela ne signifie pas nécessairement écrire des lettres ou des mots. De nombreux exercices et jeux permettent de travailler le geste graphique sans passer par l’écriture.
Je vous en parle dans cet article : « Développer la motricité fine avec des jeux que les enfants adorent« .
Il convient donc d’accompagner positivement l’apprentissage de l’écriture qui débute bien avant l’entrée en primaire et qui prendra plus ou moins de temps selon les enfants. Certains y arrivent vite et facilement sans que l’on ait grand-chose à faire. D’autres, par contre, auront besoin de beaucoup de temps et de pratique pour obtenir une écriture efficace.
Si malgré tout, le problème persiste, il est conseillé de consulter un graphothérapeute qui est spécifiquement formé à la rééducation de l’écriture par le mouvement pour établir un bilan et mettre en place un plan de rééducation personnalisé.
Si vous avez des doutes sur une écriture qui vous semble problématique, je vous invite à télécharger le test pour déterminer si celle-ci présente des signes alarmants.
Vous trouverez le formulaire dans la barre latérale de ce site.